Mon Idéal

Imagination-Quotes-55Imaginons.

Imaginons un bref instant qu’il existe. Imaginons qu’en plus d’exister il entre dans ma vie. Imaginons encore que non seulement il entre dans ma vie mais qu’en plus il ne s’en enfuit pas en courant.

Envisageons qu’il soit là, posté devant moi, les bras droits, le coeur accroché à son sourire, les mains étreignant ses manches. Envisageons qu’il soit maladroit et que le fait de serer ce maigre tissu qui entoure ses bras ne soit qu’un signe de sa timidité. Envisageons qu’il soit là pour moi mais sans trop savoir pourquoi, que son instinct l’ait mené jusqu’à moi mais qu’à la fin de sa quête ses pensées automatiques l’aient abandonné.

Considérons que j’arrête enfin de me morfondre grâce à lui. Que d’un soupir il efface toutes mes souffrances, que d’une larme il sèche les miennes. Considérons que ce soit lui et personne d’autre, moi et personne d’autre, nous et personne d’autre. Que je le rencontre au coin d’une rue, dans un café, face à la mer, assise sur un banc, dans le désert, pressée par le temps, entre deux verres. Que je sois totalement amourachée de lui et que, ô comble du miracle, mes sentiments soient partagés.

Espérons que j’entretienne le mystère d’une Amélie  face à mon anti-héros de Quincampoix. Espérons que ma conscience soit un Dufayel, que ma demoiselle d’honneur se plaigne d’aérophagie, que mes crèpes suzane et suzettes aient le gout du cirque d’autre fois. Espérons que petit à petit l’oiseau fasse son nid, que je devienne enfin la belette de quelqu’un.

Déclarons au lacrymal circus que mon voyage de noce s’y déroulera, que j’emmenerai dans mes valises tous ceux qui soufflent. Que les clowns neurasténiques seront guéris de leur maladie, que le morse enlacera le lion. Que mon amoureux ramassera les propesctus jonchant le sol d’octobre et me fera virevolter toute la saison durant.

Batissons les fondements d’une relation à deux, portant le nom de Dolce Vita, sans que personne ne m’en veuille. Disons que de l’amour je ne prends qu’une main portant MA bague au doigt. Clamons l’innoncence de mes paroles quand, au creu de mon cou, mon bien-aimé me sussurera de belles paroles envolée avec la rosée du matin, et que je lui repondrai de façon plus qu’hésitante qu’il est le plus beau et le plus courageux des hommes. Il m’aimera jusqu’au bout de la nuit et une partie de la matinée, voire toute la journée. Je serai sa muse, il sera mon Eurasie. Je serai à lui, il sera à moi.

Pleurons sur nos tombes, placées l’une à côté de l’autre. Pleurons tous ces mots oubliés, toutes ces désillusions, toutes ces disputes, tous ces tracas, tous ces états-d’âme. Pleurons la demeure d’un ciel que nous habiterons ensemble pour l’éternité.

Imaginez que cette rencontre arrive demain.

Envisagez qu’il m’aime dès le premier regard.

Considérez que l’amour guérit toutes les blessures.

Espérez que je fasse ma vie dans un coin de la tête de Monsieur Montmartre.

Déclarez à tous les chiens mouillés que leur décor m’a fait évoluer.

Batissez des maisons, des villes, des empires, pourvus que leurs bases portent mon empreinte.

Pleurez ma mort, non pas parce que je ne suis plus là, mais bien parce que j’aurai existé.

Comprenez la nuance entre ces deux derniers termes et finissez paisiblement votre vie car vous aurez appris à aimer.

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